Alice et Batista ne forment pas un couple comme les autres. Ils grandissent certes, dans une société privilégiée, celle de l'aristocratie d'avant-guerre, mais n'en sont pas moins humains pour autant. Leur histoire commence par une rencontre banale, comme on rencontrerait son futur amoureux lors d'une soirée entre amis. Ils se décrouvrent, partagent des goûts communs puis deviennent amis. Cependant, Batista nourrit pour la jeune fille des sentiments bien plus profonds dès le départ. Tout le long du roman, ils se rapprochent, s'éloignent, puis se perdent de vue (littéralement) pour enfin se retrouver définitivement. Une histoire d'amour semée d'embûches.
J'ai souhaité que ces moments partagés soient forts, animés d'une profonde affection entre les personnages, tout en révélant la complexité de leurs sentiments. C'est par ce biais qu'un prince se révèle être un homme dans le sens le plus pur. Alice, quant à elle, se tournera davantage vers l'Autre (Batista, mais pas seulement) à mesure du roman, pour quitter ses privilèges de petite fille gâtée, sans perdre de vue ses aspirations secrètes (voir l'article Faire des études quand on est une femme dans les années 1910 en cliquant sur le bouton en fin d'article). Grâce à cet amour, elle se déploie.
Pour vous gâter, je pose ici un extrait du chapitre VI, lorsque le prince, fou d'amour et prêt à déclarer sa flamme une bonne fois pour toute, traverse la Méditerannée pour rejoindre Alice et demander sa main...
"La maison du comte de Bordi n'est plus très loin. L'écume des vagues couvre l'étendue de particules brunes d'un long manteau blanc. Il aperçoit une demoiselle qui marche à côté de son cheval, le tenant par la bride (...) Elle semble si frêle sous sa veste cintrée ! Dans son autre main se tient son chapeau de cavalière, laissant apparaître ses cheveux coiffés en une longue natte.
Soudain, Batista est saisi d'un tremblement. Son coeur bat violemment sous sa poitrine. Il se lève aussitôt et demande au chauffeur de s'arrêter sur le bord de la route. Le jeune homme saute de la Ford, enlève son chapeau et entame une marche joyeuse sur la plage, en titubant pour ne pas glisser.
La jeune fille qui s'y promène semble l'avoir vu et s'arrête. Elle observe cette curieuse silhouette qui s'approche, les cheveux d'un blond doré emporté par le vent. Son allure svelte et charmante, sa prestance incomparable ne peuvent pas la tromper. (...) Elle lâche les rênes de son cheval, lentement, et marche vers lui (...)
Il s'approche encore, et d'abord hésitant, prend les mains de la jeune fille dans les siennes et y pose ses lèvres gelées. Alice frissonne. (...) Elle fait un pas en arrière. (...)
---- Vous mentez mal, votre Altesse, dit-elle d'un ton moqueur.
Il ne peut réprimer uns ourire, embellissant davantange son visage aux traits fins.
---- Alice, ne devinez-vous pas la vraie raison de ma présence ici ? "
Et pour ceux qui en voudraient d'autres, je vous laisse consulter la story permanente du roman sur le compte Instagram, des extraits spéciaux pour la saint Valentin.
Belle fête des amoureux à tous !
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