Alice et Batista, une belle histoire d'amour

Toute histoire d'amour ne commence pas par un coup de foudre, n'en déplaise aux comédies romantiques américaines ou aux livres de la collection Harlequin. Et même si j'aime les belles et simples histoires, il y en a des compliquées qui sont tout aussi charmantes. Jane Austen savait les mettre en mots avec un talent extraordinaire ! Nos voisins anglais ont une manière à la fois tendre et tortueuse de raconter l'Amour... Un romantisme pur, so british !

Peut-être est-ce pour cela que j'ai voulu tisser entre mes deux héros une relation tumultueuse ? Un prince à demi-anglais avec une demoiselle au sang chaud...?  Point de haine, ni de mépris, mais une sorte d'apprivoisement, peut-être un  parcours du combattant, tant les obstacles de l'Histoire viennent se mêler à leurs sentiments.

En réalité, beaucoup de douceur et d'affection, une confiance inébranlable, malgré leurs tribulations.

Batista et Alice, c'est d'abord la rencontre d'un homme de devoirs (et d’État) avec le hasard. Celui d'une conversation, d'une allure et d'un parfum. Le prince est à mille lieux de penser à trouver une compagne, pourtant, son être tout entier se laisse submerger par cette émotion nouvelle. Et la pensée de la brillante Alice ne le quitte plus.

Batista et Alice, c'est ensuite le concours de deux esprits aux exigences différentes: l'un cherche à rendre heureux un peuple, avec les contraintes que cela peut supposer,  l'autre s'est mise en quête de la Beauté humaine, à travers l'Art, puis les personnes.J'ai beaucoup aimé écrire leurs conversations, décrire leurs gestes avec pudeur, comme un peintre aurait retouché son œuvre, avec minutie et patience. Ou comme un magicien aurait agité, avec subtilité, sa baguette magique ! La façon dont ils apprennent l'un de l'autre, sans imitation, ni même s'en rendre compte, a été pour moi une expérience touchante. Je ne voulais pas que les dialogues soient creux, vides de sens. Leur quête personnelle était trop importante, et je voulais qu'ils finissent par trouver, ensemble, ce qu'ils cherchaient.

Batista et Alice, c'est enfin deux personnes qui se réunissent. Ils ne font pas un à la fin du roman, mais bien deux êtres qui s'unissent. Ils réussissent le pari d'achever leur quête de sens en ayant renoncer à elle. Alice a compris, grâce à son extraordinaire détermination et à sa bienveillance à l'égard des blessés de guerre, où se trouvait la Beauté. Batista renonce avec une touchante humilité au rôle précieux qui lui incombait, pour sauver son peuple du chaos, et permettre à son amie de réaliser ses rêves. Ensemble, en étant physiquement séparés, ils se sont aidés, soutenus, donnés l'un à l'autre.

Alors, Batista et Alice sont-ils deux êtres parfaits, ou tout simplement un homme et une femme comme tout le monde, qui ont compris que l'Amour ne se résume pas à des mots, mais bien à un don, réel et sans condition ?