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Noël sur le front...

"Deux noëls sont passés. Deux Noëls sous le sceau de la guerre, qui semble interminable et s'enlise de plus en plus. "

Chapitre XIII

 

On en a beaucoup parlé lors de la sortie du film Joyeux Noël de Christian Carion (2005), et lors du Centenaire. Mais c'est une réalité. On sait qu'en 1914, des trêves ont été observées sur le front dès le premier Noël de la Grande Guerre. Ce fut notamment le cas sur le no man's land britannique et allemand, dans la région d'Ypres (en Belgique), mais également sur le secteur français, autour d'Arras. 

The Daily Mirror, janvier 1915
The Daily Mirror, janvier 1915

La proximité des tranchées a permis aux soldats d'entendre des chants venus des "camps" ennemis. On dit que les Allemands (preuve à l'appui si vous cherchez des photographies de l'époque) placent aussi des sapins le long des lignes. Et puis, comme il y a eu de lourdes pertes peu de temps auparavant, chacun espère pouvoir inhumer les corps de leur camarade. Alors, malgré les lourdes sanctions qu'ils encourent, ils sortent de leur trou, et traversent le champ de bataille. 

Alors les ennemis fraternisent le temps d'un verre, d'une cigarette ou d'un match de football. Ils prennent des photos, parvenues jusque dans le journal The Daily Mirror qui, le 5 janvier 1915, révèle les échanges des troupes britanniques et allemandes. Du côté des Poilus, des témoignages sont parvenus grâce à leur correspondance familiale, comme ce soldat lyonnais, Frédéric Branche, qui écrit, le 26 décembre 1914:

" Un soldat allemand m'offre un verre de Kummel, un cigare." 

 

Pour en connaître plus sur le témoignage de ce soldat français, je vosu invite à consulter ce site,  source de beaucoup d'informations précieuses: http://lescarnetsdefrederic.over-blog.com/2015/05/les-fraternisations-de-noel-1914.html

Les fraternisations ont duré jusqu'au premier janvier, puis les Etats-Majors ont rétabli une situation qui ne leur plaisait guère ! Par la suite, on suppose que les soldats incriminés ont été affectés dans d'autres zones de combat, mais ce ne fut pas toujours le cas. Pour autant, les fraternisations ne s’arrêtèrent pas à Noël, et pendant toute la durée de la guerre, les soldats de tout camp échangèrent des amabilités, notamment dès 1916, lorsque le conflit s'enlisait réellement et poussait à bout les jeunes soldats. 

 

En attendant Noël, et pour vous replonger dans cette émouvante histoire de paix -véridique-, passez une petite soirée devant le sublime film de Christian Carion, et laissez vous attendrir par les voix de Natalie Dessay et Rolando Villazon. 

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