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1918... La guerre touche à sa fin

1918...c'était il y a cent ans. 

Depuis quatre ans, de grandioses commémorations sont dédiées aux combattants morts pour "leur Patrie", "leur liberté", aux blessés et aux mutilés déchirés par le premier conflit le plus sanglant de l'Histoire, à ceux qui sont revenus indemnes, mais traumatisés, comme un pied de nez aux belligérants. Un devoir de mémoire pour tous les petits-enfants qui peuvent en témoigner aujourd'hui...et pour toutes les jeunes générations, qui ne se sentent plus concernées. 

1918...c'était hier ! 

C'était hier que les vieux empires militaires se battaient pour des portions de territoire au mépris des nations (car oui, à l'époque, on parlait de nations, de groupes ethniques qui cherchaient à faire entendre leurs voix, noyées jusqu’alors au sein d'empires gigantesques). C'était hier que la France, blessée depuis cinquante ans, mobilisa ses hommes au nom de la démocratie, chèrement acquise lors de la Révolution Française. Avec elle, ses alliés et leurs armées: des milliers, puis des millions d'hommes plongés dans une guerre qu'ils croyaient courte, presque joviale. 

L'enfer les attendait. Cela dura quatre ans. 

Source: http://www.crdp-strasbourg.fr/data/histoire/1GM_combats/images/big-carte_14-18_01.jpg
Source: http://www.crdp-strasbourg.fr/data/histoire/1GM_combats/images/big-carte_14-18_01.jpg

1918...des armistices au compte-goutte 

Après la Révolution d'Octobre, en Russie, les combats cessent sur le front de l'Est. Les négociations de paix sont entamées le 15 décembre 1917, et les accords de Brest-Litovsk sont signés en mars, entre la Russie et les Empires Centraux. La guerre, de ce côté-ci du front, est bel et bien terminée. La Russie cède à toutes les conditions territoriales des Allemands. Forts de cette libération, les Allemands et les autrichiens concentrent leurs troupes vers la France et dans les Alpes. 

 

Sur le front des Balkans, les Britanniques, les Français et les Italiens- savamment alliés aux Serbes et plus brusquement aux Grecs- lancent une offensive de grande envergure en septembre, pour reprendre la Bulgarie. Le 29 septembre, le front de Macédoine est rompu, et l'armistice est signé le soir même, ouvrant la route jusqu'à Bucarest. 

 

Sur le front d'Orient, au même moment, les Britanniques ont décidé d'en finir avec l'empire Ottoman (ils occupent déjà la Mésopotamie depuis l'année précédente) en le détruisant de l'intérieur. Ils s'allient avec les rebelles Arabes, grâce au rôle stratégique de T.E Lawrence (avec des promesses qui ne seront d'ailleurs pas tenues) . Ainsi, ils se lancent dans un ultime assaut, avec la campagne de Palestine et du Sinaï, en partant de l'Egypte (pour les Britanniques). Damas est prise le 29 septembre dans la soirée. L'armistice de Moudros est signé le 30, sur un cuirassé anglais, et met fin aux combats.  Il met également un terme à l'hégémonie de l'empire Ottoman au Moyen-Orient. 

 

Sur le front Italien, l'état-major austro-hongrois cherche le cessez-le-feu, après la défaite de Vittorio-Veneto et la libération de leurs armées par l'empereur Charles Ier. Dès la fin du mois d'octobre, les pourparlers se suivent et aboutissent enfin à la signature d'un armistice, le 3 novembre, à la villa Giusti

 

Enfin, le 11 novembre, à Rethondes, après plusieurs jours de négociations entre le maréchal Foch et les généraux Allemands, un armistice est signé, qui met définitivement fin aux combats sur le front de l'Est. 

1918...vers la paix ? 

Mais la paix reste à construire. Des millions d'hommes et de femmes ont été massacrés, blessés, anéantis par l'orgueil d'une poignée d'êtres "humains". Cet orgueil, il ne va pas cesser comme le feu des impitoyables armes qui ont sévi pendant quatre années interminables.

 

Le 28 juin 1919, à l'issue de nombreux mois de discussions entre les vainqueurs de ce qui devait être la "Der des Ders", les empires vaincus sont démantelés. De nouvelles frontières sont dessinées, ne nouveaux intérêts économiques et commerciaux surgissent au grand jour ...au détriment de populations qui n'ont pas été consultées. Affamées et affaiblies par les restrictions alimentaires, les maladies (la grippe espagnole entre autres) et la grave crise économique qui s'ensuivit, des pays entiers subirent l'injustice et les conséquences d'une folie politique. 

 

"Il est plus facile de faire la guerre que la paix." Georges Clemenceau

 

On le sait aujourd'hui, le traité de Versailles explique en grande partie la montée des mouvements fascistes et communistes dans les années suivantes. En Europe centrale et au Moyen-Orient, les décisions catastrophiques prises à ce moment expliquent toujours les graves crises qui subsistent actuellement : la Palestine, l'ex- Yougoslavie, l'Irak...Mais ça, c'est un tout autre sujet ! 

 

" La guerre était finie mais elle n'était pas finie, seulement nous ne le savions pas." Stefan Zweig, 1918

 

 

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