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Les Tommies sur le front de l'Ouest

 Les Français avaient leurs Poilus, les Britanniques avaient leurs Tommies... 

 On les a souvent vu sur des photographies en noir et blanc, la balle aux pieds sur des champs de terre battues, dans leur zone de cantonnement, ou encore la cornemuse aux lèvres et le kilt porté sous la jaquette kaki. 

 

Lorsque la neutralité de la Belgique est violée, l'Angleterre s'engage aux côtés de la France face aux empires austro-germaniques de la Triple Alliance. La réputation de son armée n'est plus à faire. Depuis les guerres coloniales (et notamment la guerre des Boers, en Afrique du Sud), un Corps Expéditionnaire a été créé. Lorsque la Première Guerre Mondiale éclate, le British Expeditionary Force compte près de soixante-dix mille hommes ! Mais malgré l'immense professionnalisme de ses membres (dont les corps de cavalerie....oui, oui le 6th Dragoon Guards existe !), ils  sont trop peu nombreux face aux Allemands.

 

Or chez nos voisins d'outre-Manche, la conscription est in-envisageable. Alors on recrute sur la base du volontariat. On va chercher dans les villages des groupes d'amis, de cousins, prêts à se battre ensemble. Et ça marche ! Les "Pals Battalions" voient le jour et les effectifs du BEF explosent. On ne compte plus les unités dont les soldats se sont engagés parce qu'ils partagent le même centre d'intérêt (football, entreprises...) 

Parmi ces Britanniques, il n'y avait pas que des Anglais pure souche, ni d'Ecossais, de Gallois, d'Irlandais. N'oublions pas qu'en 1914, le Royaume Britannique était aussi un Empire immense qui s'étendait aux quatre coins du monde, parmi lequel des colonies, des protectorats et des dominions (Canada, Inde, Nouvelle-Zélande, Terre-Neuve, Afrique du Sud, Australie...). Chacun contribua à l'effort de guerre, et ce furent environ 950 000 hommes qui servirent sous les drapeaux britanniques, tant sur le front de l'Ouest que de l'Est. 

 

 

Pour tous ces bataillons d'engagés volontaires -bien plus encore que pour l'armée de professionnels-, pour tous ces soldats s'étant engagés pour leur Patrie d'origine ou d'adoption, la guerre fut brutale, et le tribu lourd à payer. On se souvient de la bataille de la Somme, la grande offensive lancée au début de l'été 1916, qui ne terminera qu'en novembre de la même année...un véritable massacre pour toutes ces troupes plongées dans la confusion la plus totale, et le désarroi. Le matin même de l’offensive, ce sont des bataillons entiers d'amis, de frères, qui sont décimés sous le feu allemand. Cette Somme, devenue maudite, c'est leur Verdun à eux: on estime aujourd'hui qu'elle a fait 1, 2 million de morts !

In Flanders fields (Au champ d'honneur) est un poème de guerre écrit pendant la Première Guerre mondiale par le lieutenant-colonel canadien John McCrae
In Flanders fields (Au champ d'honneur) est un poème de guerre écrit pendant la Première Guerre mondiale par le lieutenant-colonel canadien John McCrae

Dans les Flandres, là où les principales troupes du BEF s'installèrent durablement pendant le conflit, se mirent à pousser des coquelicots (favorisés par la chaux). C'est de là que vient le fameux symbole du Jour du Souvenir, le Veterans Day, que portent les Britanniques et membres du Commonwealth pour se rappeler des soldats tombés sur les champs picards et flamands. 

 

Pour en savoir plus, vous trouverez de belles images et des informations plus complètes sur les troupes britanniques sur le site

 

 http://expositionvirtuelle.memoire1418.org/explorer/lempire-britannique-sur-le-continent.html 

George V, roi d'Angleterre, inspecte les derniers survivants d'une unité du South African Native Labour Corps, en 1918. © South African National Museum of Military History
George V, roi d'Angleterre, inspecte les derniers survivants d'une unité du South African Native Labour Corps, en 1918. © South African National Museum of Military History

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