Batista est un jeune homme de son temps -nous sommes en 1913- et de sa condition. Bercé par une éducation destinée à faire de lui un souverain éclairé, il fait ses études militaires en Angleterre, dans le sixième régiment des Dragoons Guards. Absent de son île natale pendant trois longues d'années, on apprend dans les premiers chapitres du roman qu'une grande affection le lie à son père, le prince Mikiel. Un sentiment tout en retenue, mais qui suggère toute l'admiration qu'ils ont l'un pour l'autre. La charge qui pèsera bientôt sur les épaules de Batista lui semble bien lointaine, tandis que son père pressent le cataclysme irréversible qui secoue petit à petit l'Europe.
De façon générale, Batista se comporte comme les autres garçons de son âge; il aime la compagnie de ses amis, fréquente les lieux de culture et de loisirs - il parle du cinématographe !. N'a t-il pas d'ailleurs une galerie d'art secrète dans la demeure d'été de Yoännster ?
Le caractère isolé de San Andrea, péninsule échouée entre la mer Ionienne et la mer Méditerranée, ne l'empêche nullement d'assouvir ses projets. Proche de son peuple physiquement, il tente de comprendre ses aspirations démocratiques. L'appui de son
père dans ce domaine n'est pas négligeable, car le prince Mikiel, soucieux du bien-être des siens, tend à leur offrir le privilège hérité de la Révolution Française.
A la fureur des événements tragiques qui jalonneront les années du roman, à la lumière des rencontres qui le bouleverseront -notamment Alice- Batista gagne en maturité ...et en humanité. Il devient réellement homme lorsqu'il baisse la garde et se laisse frapper par la violence de ses sentiments intérieurs. Il vit enfin !
Pour ceux qui connaissent la saga de Serge Dalens, Le Prince Eric, certaines similitudes ne vous échapperont pas: le sens du devoir et le seau de la promesse, la soif de vivre et le regard vif... Ce héros a bercé les soirées de mon adolescence, et je ne peux m'empêcher de penser que Batista ne serait pas ce qu'il est si je n'avais pas "rencontré" Eric.
Et vous, que retiendrez-vous de Batista ?
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Camille (mardi, 11 septembre 2018 21:48)
J'avais peur que Batista soit un peu "too much" à cause du côté "prince". Mais il très proche de nous par les épreuves qu'il traverse et ses sentiments très forts pour Alice, mais aussi pour son peuple. La cérémonie de son sacre est très émouvante, et les années de guerre très bien décrites, car on se croirait à sa place.